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histoire

9 mars 1952

Quand tout a commencé

Un éclair traversa la case du sorcier....
La marque se retrouverait à tout jamais inscrite à leur nom. Chamy-Z, Oli-z, Marcol-z . Et toute les personnes qui auront le malheur de les côtoyer seront aussi atteintes par le Z tout puissant. Tel est l'envoûtement qui a pris depuis cettre triste nuit de 1952, l'âme et le corps des membres du Cham blues band pour les transformer en frères zèbres. Mais approchez, approchez... que je vous raconte de quelle manière tout cela s'est passé... Si vous n'avez pas peur vous aussi de vous laisser emporter par la magie des Z-bros.

Ecoutez bien....Tout a commencé par une invitation à jouer au festival international des musiques folkoriques du printemps au Caire. C'était la première fois que le groupe jouait à l'étranger. D'où son excitation. Pour Cham cela signifiait rencontrer les racines historiques du blues car son intention était de pénétrer au plus profond de l'Afrique noire pour y découvrir l'essence du rythme. Le beat ultime. Seulement  voilà, tout ne se passa pas comme il l'avait prévu. Dès leur arrivée au Caire, Marcol avait été emprisonné pour injures à la morale faisant des choses avec ses baguettes que justement la morale réprouvait, alors qu'Oli ne cherchait qu'à frayer avec la gente féminine.  Le groupe était en perdition, sa section rythmique avait disparu et Cham pataugeait dans les paperasses pour tenter de délivrer Marcol des exécrables geôles égyptiennes.

TOUR DATES

jun
11

Soirée privée

Lac Léman CGN

jul
30

King bar plage

Neuchâtel

jul
31

Champs-crétins 

Neuchâtel

aug
22

Soirée privée

Plans-sur-Bex

19 mars 1952

L'EVASION DU CAIRE

Marcol a enfin été libéré au petit matin. Mais son état inspire les plus vives inquiétudes. Il articule des syllabes incompréhensibles et utilise des mots dont Cham ne connaît ni le sens ni l'intérêt: ternaire, binaire, 6/8 etc. De plus il a fallu aller rechercher Ol encanaillé par une créature autochtone durant la nuit juste avant le départ de l'hydroglisseur. Le seul moyen de calmer Marcol était de replacer les baguettes là où elles n'auraient jamais dû être enlevées. Depuis Marcol s'est tu. Ce qui n'empêche pas Cham d'être inquiet. Toute la verroterie qu'il avait prise avec lui croyant la troquer contre la formule graalesque du véritable blues a été volée pendant la nuit. Certainement la créature autochtone. Cham se dit qu'il n'aurait jamais dû quitter les alpages paisibles de son enfance et l'amour inconditionnel que lui procurait sa vache préférée «Blanquette». (Ne dites pas blanchette, cela l'énerve, mais «Blanquette» comme blanquette de veau... )
Les quatre musiciens, le terme est galvaudé, sont montés dans l'hydroglisseur. Ol se gratte inconsidérément l'entrejambe, Marcol invoque Saint cope, patron des batteurs car il a le vertige. Tandis que Cham rêve d'une fondue et maudit le sadisme de leur imprésario Luigi qui les a envoyés dans cette contrée reculée...

20 mars 1952

le crash

«Mayday, mayday, nous sommes en train de nous crasher. L'hydroglisseur b-wk23 parti du Caire est en perte totale de vitesse. Les commandes ne répondent plus, je ne connais pas notre posit AAAArghh!!.....» Ce sont là les dernières informations reçues par la tour de contrôle du Caire. L'hydroglisseur b-wk23 parti du Caire le 20 mars et qui devait se rendre en Oubangui-Chari au centre de l'Afrique ne donne plus aucun signe de vie après douze heures de vol. Nous sommes sans nouvelles des passagers dont les quatre membres d'un groupe obscurs valaisans. Nous vous tiendrons informer de manière plus précise au fur et à mesure de la journée, le consulat hevétique au Caire ayant constitué une cellule de crise. (ATS, 32wgk2)

21 mars 1952

21 mars 1952

la voix du sorcier

Cela fait une demi-journée que nous errons dans une jungle hostile. Des passagers et membres de l'hydroglisseur il ne reste plus que nous trois Ol, Marcol et moi. Tous les autres ont péri dans un horrible crash. Un crash incompréhensible. Nous volions à basse altitude quand tout à coup un bruit à parcouru la carlingue réveillant les passagers. Un bruit étrange comme une bourdonnement, zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz. Tous les objets se mirent à voler à l'intérieur du cockpit, le pilote s'est affaissé sur son manche à balai avant d'envoyer un ultime message à qui pouvait bien nous entendre. Puis l'hydroglisseur a piqué du nez dans une vitesse vertigineuse. Une voix s'est faite entendre dans l'appareil, couvrant le bourdonnement. «Venez à moi, Venez à moi.» disait- elle, «je vous attends, ah ah ah ah ah» une voix à glacer le sang qui semblait maîtriser les mouvements chaotiques de l'appareil. Puis se fut l'impact, un crash monstrueux. L'hydroglisseur s'est disloqué sur des dizaines de mètres. Par miracle, Marcol, Ol,  et moi n'avons aucune blessure. Mais est-ce vraiment un miracle? La voix continue de nous appeler et je me sens irrésistiblement attirée vers elle. Nous marchons dans la jungle dense, la voix est toujours là et nous guide. Maintenant nous entendons des bruits de tam-tam, Marcol est en transe, ils se sentent imprégnés de ce rythme. Ol lui ne dit plus qu'une phrase «j'ai vu le zèbre, j'ai vu le zèbre». Je crains pour sa santé... et mes forces diminuent à le soutenir. Les tam-tams se font de plus en plus pressants et maintenant nous entendons des clameurs étranges, des voix humaines... personne pour nous venir en aide. Mon Dieu, au secours, ils sont là, portent des masques étranges, des têtes de zèbres, sanguinolantes. non!... non....!

22 mars 1952

léger doute

Vous vous posez certainement des questions sur la véracité de cette histoire. Comment perdu en pleine jungle je peux rendre compte de ces événements alors que dans l'épisode précédent, une tribu anthropophage et sanguinaire était sur le point de nous trucider, Marcol, Ol et moi. Il suffit pour vous de repotasser vos cours élémentaires sur la littérature, Barthes et consorts, le degré zéro pour vous dire: "bon sang mais c'est bien sûr, il nous raconte au présent ce qui s'est déroulé dans le passé". Et c'est là que je tire un grand coup de chapeau sur votre sagacité et un autre derrière votre nuque. Parce qu'on ne remet pas en doute impunément l'intégrité de l'écrivain à moins de se prendre une tatane sur les cervicales. Donc, permettez-moi d'insister parce que là je perds un peu le fil de mon histoire. Où en étais-je oui, c'est cela je disais: "non!... non!!!" et pour la suite faudra patienter. Y a les mômes qui m'appellent et mon rôle de père prend le dessus. Ca vous apprendra à me stopper dans mon élan.... N'avez qu'à attendre le prochain épisode. Non mais des fois, de quoi je me mêle?

23 mars 1952

un bain mérité

Il ne faut jamais perdre espoir, comme disait mon grand-père qui avait une sagesse toute terrienne. il disait aussi "quand tu passes pour un con, passe très vite". Ca n'a rien à voir dans le contexte, mais je trouve la philosophie de cette maxime assez intéressant.
Revenons à nos moutons. Ou plutôt à nos nouveaux amis. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, nous bêtas qui croyions qu'ils nous cherchaient quelques noises. Au contraire, ils sont charmants, de grands sourires béats illuminent leur visage depuis qu'ils nous ont placés Marcol, Ol et moi dans un immense Jacuzzi en nous ayant au préalable déshabillés avec des gestes cérémonieux. Ils ont bien ri quand ils ont découvert les baguettes de Marcol d'ailleurs. Maintenant une légère torpeur nous envahit, peut-être due à la chaleur du feu qui  brûle sous le jacuzzi. Certainement aussi une coutume locale cette délicatesse d'ajouter à l'eau du bain quelques légumineuses et autres patates douces ainsi que des racines. Je suis sûr que ce mode de faire conviendrait très bien à nos stations thermales valaisannes. Même si je trouve que l'eau commence à chauffer un peu, ce qui ne sied pas à mon teint de pêche et que je trouve peu poli de la part de nos hôtes de nous regarder en se léchant le pourtour des lèvres.

24 mars 1952

Luigi et son cousin éloigné

Incroyable! quand Luigi notre imprésario va le savoir, il va en faire une tête! Nous nous prélassions dans le jacuzzi sous le regards attendris de nos nouveaux amis, quand un immense boum et de la fumée partout a recouvert l'ensemble du village. Tous nos copains ont pris peur et se sont agenouillés face contre terre. (je ne sais pas si la position est possible ça fait longtemps que je n'est plus assisté à une messe...).
Quand le brouillard s'est dissipé, un petit homme très rigolo nous regardait d'un air courroucé, habillé d'une peau de bête blanche et noire et dont la tête était surmontée de celle d'un zèbre. Et ce qui est incroyable, le petit homme qui semblait être le chef a la même faciès que notre imprésario Luigi! Incroyable! Je lui est demandé alors s'il avait de la parenté dans les Pouilles ce qu'il n'a pas semblé comprendre. Puis de sa baguette reliée à une queue de zèbre (décidément c'est une idée fixe!) il nous a enjoint de le suivre dans sa hutte. Nos amis ne faisaient pas les marioles, avaient toujours la face contre terre. Quant à Marcol, il voulait rester dans le jacuzzi pour grignoter quelques tubercules qui flottaient à la surface. Ce qui n'a pas eu l'heur de plaire au chef! l'eau s'est mise à bouillir et Marcol a battu le record du saut en hauteur en s'éjectant du jacuzzi. Incroyable, le chef a aussi le même caractère que notre imprésario Luigi! Je suis sûr qu'ils sont cousins...

25 mars 1952

o sole mio

Chanter "O sole mio" au cousin de Luigi fut une très mauvaise idée. Déjà parce que je ne crois pas que Luigi et le chef du village soient cousins. S'ils l'avaient été notre imprésario aurait vraisemblablement trouvé le moyen de lui faire passer quelques salami faisandés par notr intermédiaire, ce qu'il n'a pas fait. Et les mélodies indémodables vénitiennes ne doivent pas être sa tasse du thé. Si tant est que le thé soit têté. (Ceux qui n'ont pas fermé leur ouvrage de Barthes apprécieront cette délicieuses allitération. Quand je dis Barthes c'est Roger pas Simpson pour ceux du fond de classe, vous me le copierez dix fois!). Bref le chef est dans une grosse colère, et je ne vous en dirai pas plus, ce billet n'étant là que pour faire durer un suspense insoutenable à la manière de mon ami Eugène Sue qui transpirait allégrement sur ces feuilletons.

26 mars 1952

la transformation-z

dzooiing, vlaam, pshhiiit, crash, boum, hue, nous n'eûmes pas le temps de nous demander si «pal» faisait «paux» au pluriel - le genre de questions auquel 95% des empalés sont d'ailleurs incapables de répondre selon les statistiques du Vlad Institute of communication de Transylvanie - qu'une fumée noire et blanche envahit la hutte du sorcier. Celui-ci avait revêtu un masque de zèbre et effectivement là, il ne ressemblait plus du tout à Luigi notre impresario. Des picotements nous envahirent, je sentis des sabots me pousser à la place des mains alors que les visages de Marcol et Ol s'allongeaient pour prendre des contours équestres (je n'ai pas réussi à trouver une formule plus imagée, on m'a volé la collection complète des Genette dans le train). Quand la fumée se dissipa, nous hennissions gaillardement, Marcol avait même grimper sur Ol pour lui faire subir les pires outrages. Un grand zzzzzzzzzzzzzz maintenant flottait autour de nous. Nous étions envoûtés. la force du Z était en Nous. Z comme Marcol-Z, Oli-Z et Chamy-z. Notre sang était devenu noir, notre coeur était devenu noir, alors que notre peau était encore blanche. le sorcier prit un tison incandescent et nous l'appliqua sur la peau. Nous étions devenus les Z-Bros.

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